Pour l’athlète-blogueur… le contenu d’abord
mars 29, 2011 Laisser un commentaire
Comme nous en avons discuté souvent depuis les débuts de Sport Électronique en janvier dernier, la relation entre l’athlète et le fan a grandement évoluée depuis les dernières années. Blogging, réseautage social, les athlètes multiplient les interactions avec leurs publics. Jusqu’ici, nous avons évalué ces interactions d’un point de vue principalement marketing : l’impact sur l’image de l’athlète, sur celle de ses commanditaires, etc.
Cependant, à la base, y a-t-il vraiment une stratégie marketing derrière chacune de ces communications ? Sommes-nous brainwashé par l’immersion que nous vivons dans le monde des com. marketing depuis le début de nos études ? La réponse varie, évidemment.
C’est pourquoi j’ai décidé d’entrer en contact avec une athlète de haut niveau (et blogueuse à ses heures) afin de lui poser quelques questions. L’athlète en question est Ève Routhier, membre de l’Équipe canadienne de ski alpin. Au cours de l’article, je glisserai des petits extrait de mon échange avec elle.
Premièrement : Le blogue comme journal de bord
Tout d’abord, Ève a commencé à bloguer afin de donner plus facilement de ses nouvelles. Avec le temps que nécessitent les voyages, les compétitions et tout, le blogue est devenu un outil simple et accessible pour quiconque désirait la suivre au cours de sa saison de ski. Sa motivation pour le tenir à jour régulièrement ? Ses fans.
« Je reçois énormément de commentaires positifs. […] Ça me fait vraiment plaisir de voir que j’ai autant de gens derrière moi, qui s’intéressent à ce que je fais. C’est ma façon de leur rendre la pareille ! »
Et les commanditaires ?
« Mon blogue a commencé par être uniquement personnel. J’y écrivais mes expériences, mes déplacements, mes performances. Plus tard, voyant que j’étais lue par plusieurs, j’ai ajouté les logos de mes commanditaires et j’ai affiché plus de détails par rapport à ma carrière. Même si j’affiche un peu plus de visibilité pour les compagnies qui m’appuient, mon blogue demeure plutôt personnel. Je suis la seule qui le gère et qui y écrit. »
« Mes commanditaires sont très importants. Sans eux, je ne pourrais pas faire ce que je fais. C’est donc très important pour moi de leur donner le plus de visibilité possible. »
L’Équipe nationale de ski l’encourage-t-elle à donner de la visibilité à ses commanditaires ?
« Ils laissent cette décision à notre discrétion. Nous sommes par contre très sensibilisés à ce que nous affichons sur Internet (Facebook, Twitter, blogues…) C’est notre image et notre réputation qui est en jeu. Et par conséquent, à plus grande échelle, notre futur et notre carrière. »
Que pouvons-nous apprendre de l’exemple de Ève ?
Bien entendu, il s’agit d’un cas différent des athlètes professionnels. Ève ne reçoit pas de salaire dans les six chiffres afin de promouvoir les marques qu’elle endosse. Mais un constat demeure : le contenu primera toujours. L’entretien de la relation avec les fans est ce qui maintient le trafic sur le blogue d’un athlète.
Si Ève avait fait l’éloge de ses commanditaires au lieu de parler de ses expériences personnelles à travers sa vie d’athlète, il est probable que les visites auraient été beaucoup moins nombreuses. Bref, en gardant son style, sa touche personnelle, et en gardant l’accent sur sa vie, Ève assure un trafic constant sur son site tout en donnant de la visibilité à ses commanditaires non seulement grâce aux logos sur son blogue, mais bien grâce aux nombreuses photos d’elle et de ses équipières (manteaux, équipements, etc.)
Peut-être direz-vous que ce n’est pas un gros placement publicitaire pour des compagnies comme Head, Alpina et GMC par exemple, mais c’est le genre de commandites qui démontre un engagement dans la communauté et qui, à long terme, est payant pour une marque. Êtes-vous d’accord avec moi ?
Bonne semaine !
Alix.
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Merci à ma collègue et amante de la bonne bouffe Isabelle Darche pour le contact.